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le petit monde de marie-laure H

tous mes coups de coeurs et mes créations.

émotions

Quand je suis arrivée à mon poste, accompagnée par Miguel qui après s'être assuré que j'allais bien, était reparti en sens inverse. j'ai d'abord cru qu'ils n'avaient rien compris de mes intentions.Effectivement le paysage était à couper le souffle: les pans rocheux se reflétaient dans le Tage que je surplombais et la réalité et son image se confondait donnant une vision presque surréaliste du panorama .J'étais au Portugal et sur la rive d'en face je voyais l'Espagne.J'avais une vision globale des alentours et certainement que je verrais les animaux bouger au loin, mais, moi,ce que je souhaitais, c'était les avoir au plus près de mon viseur.J'inspectais les lieux comme à mon habitude,un mélange de rocailles, recouvert d'arbustes malingres et de broussailles jaunies par l'été encore une fois très sec de cette année, mais je ne voyais pas où me positionner pour mener à bien mon projet. A ma droite un petit sentier semblait pouvoir être une coulée, mais si quelqu'un arrivait de là, il m'apercevrait et ferait demi-tour avant que je n'ai eu le temps de faire quoi que soit. A ma gauche, je remarquais un petit chemin qui avait était aussi régulièrement foulé. Instinctivement, je su que si rencontre il devait y avoir, ce serait de là qu'elle surgirait.Un petit arbre  peu fourni, me camouflait légèrement .Je dépliais le pied qui me donnerait plus de stabilité et préparais tout mon matériel.Il me fallait faire des choix et je n'avais aucune certitude sur la suite des événements. Je n'avais qu'un petit angle pour avoir les animaux dans mon viseur et cela impliquait qu'ils viennent près, très près de moi. J'étais sceptique quant à  la réussite de mon entreprise et je me dis que Fernando avait certainement pensé que je voulais admirer les paysage en touriste en m'attribuant ce poste. Il régnait autour de moi un grand silence, je bougeais le moins possible et scrutais les alentours...aucune trace de vie à des kilomètres à la ronde, comme si la forêt s'était figée. Décidément, tant-pis ce poste n'était pas le bon. En même temps, j'éprouvais une espèce de quiétude, seule au milieu de cette immensité grandiose. Je me sentais comme un animal, scrutant les alentours, tendant l'oreille, attentive au moindre son et reniflant les odeurs des végétaux m'entourant.J'eus une pensée pour le mythe du bon sauvage de Rousseau que je raillais souvent et je me dis qu'une partie de moi aspirait à cette communion avec la nature.Pour passer le temps, je m'amusais à regarder les vautours noirs qui tournaient très haut dans le ciel. Une heure s'était écoulé et je me commençais à me résigner. Soudain un petit bruit furtif. Je m'immobilisais,arrêtant mon souffle. Aussitôt elles étaient là, apparues comme par enchantement, mais pas encore à ma portée. Le moindre petit mouvement de ma part, les alerteraient et elles feraient demi-tour, m'échappant définitivement. La respiration bloquée, je les invectivais silencieusement,  n'osant y croire: allez les filles approchez! Allez, mes toutes belles venez! Elles étaient deux, la mère, la fille, la première veillant sur la deuxième que la jeunesse et l'inexpérience rendait plus insouciante et curieuse.Elles s'arrêtèrent en regardant dans ma direction: elles m'avaient sentie.Leurs yeux de la plus âgée étaient remplis d'un mélange de crainte , d'interrogation et de méfiance.Elle veillait sur sa progéniture. Je restais immobile dans mon gilet orange, à peine dissimulée par les branchages, mais je savais que, sans mouvement de ma part, j'étais comme invisible.Les deux biches, car j'avais à cinq mètres de moi deux femelles cervidés, élégantes avec leurs pattes graciles, leurs museaux effilés, leur grandes oreilles et leurs yeux en amandes si grands et si doux... quelle beauté. Elles reprirent leur avancée: ça y était, je les avais en ligne de mire et j'étais prête à faire feu. Elles s'immobilisèrent à nouveau, dérangées par mon odeur étrangère à leur quotidien et me regardèrent à nouveau. J'eus l'impression  que j'étais biche à mon tour: les yeux de la mère me semblaient plongés dans les miens. Je sentais son inquiétude, son hésitation, son coeur battre à moins que ce ne soit le mien qui jouait la chamade. Le temps s'était arrêté, si lourd d'émotion...J'enfonçais le bouton de mon reflex., deux fois: J'avais mes photos.Le clic de mon appareil photo avait du les interpeller car  elles disparurent au petit trop en contre-bas.J'étais encore sous le choc.Je regardais enfin mes photos en m'arrêtant sur celle où mes deux belles me regardaient et je me mis à pleurer... Ce que je ne savais pas encore, c'est qu'une demi-heure plus tard, j'allais vivre la même expérience avec un jeune daguet.Je vous laisse maintenant en compagnie de mes rencontres magiques.

voici quelques autres photos prise pendant mon séjour.
voici quelques autres photos prise pendant mon séjour.
voici quelques autres photos prise pendant mon séjour.

voici quelques autres photos prise pendant mon séjour.

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