Une excursion mouvementée.

En espérant que cette histoire vous laissera"médusés"

Partie 1:

Une sonnerie stridente me tire violemment de mon sommeil suivie d' autres qui m' arrachent les tympans et me tirent définitivement de mon sommeil.Je bondis sur l' appareil pour mettre fin à cet enfer : c' est la réception qui me rappelle qu' il est l' heure de se réveiller.Il est 6h00 et je me maudis: quelle idée d' aller visiter Delphes et de se lever aux aurores alors que je pourrais faire tranquillement la grasse matinée et paresser sur un transat toute la journée! comme si on ne se levait pas assez tôt toute l' année! Le précédant occupant de la chambre devait être sourd comme un pot pour avoir réglé la sonnerie aussi fort! J' écarte les rideaux: le beau temps escompté n' est pas vraiment de retour et les nuages qui s' amoncellent dans le ciel lui donnent des nuances de gris très proches de celles qui caractérisent mon humeur de ce matin.Mon chéri, frais comme gardon, est déjà sous la douche et même l' odeur revigorante du gel douche à l'orange n' arrive pas à me donner un peu d' énergie! Il sort de la salle de bain en trombes et me lance : la salle de bain est libre, traduire : va te préparer car j' ai faim.Cela a le don de m' énerver un peu plus :la perspective de l' eau sur ma peau de si bon matin me fait horreur et je n' ai aucune envie d' ingurgiter quoi que ce soit : JE VEUX JUSTE DORMIR! Je finis par me lever et mon reflet de mon visage dans le miroir me donne le coup de grâce: les yeux gonflés et cernés, le teint terne et les cheveux hirsutes font chuter encore un peu plus mon moral déjà au plus bas.La douche me revigore un peu et après une demi-heure de mise à profit de mon année passée il y a 25 ans, à la Internationnal Make up school,, je ressors de la salle de bain propre comme un sous neuf et avec une figure à peu près humaine.Après trois essais de tenues différentes ( et oui, faut-il des basketts et donc pas de jupe ou des compensées font- elles l' affaire? mince le tee-shirt qui va avec mon short orange est sale, que faire? mettre le short noir mais je voulais le garder pour un autre jour ? autant de questions primordiales que je me pose à voix haute devant  mon mari abasourdi qui a enfilé le premier truc à sa portée  !) je suis enfin prête.Une heure plus tard nous sommes au rendez-vous sur le ponton .

nous sommes un petit groupe d' une douzaine de personnes deux couples de la soixantaine, deux plus jeunes couples, deux blondes dont l' accompagnatrice club-med qui a du faire la fête jusque tard dans la nuit car elle a l' air complètement épuisée...et nous deux. Nous arborons tous une tenue d' explorateur: short, tee-shirt ,  chaussures confortables et gilet ou veste sauf mon cher et tendre qui, téméraire, a  jugé que des manches courtes suffisaient : on est en Grèce tout de même , pas dans les Hauts de France! Nous montons à bord de la goélette qui nous attend pour nous amener sur la terre ferme.Le vent est un peu frais mais c' est supportable.Le groupe est silencieux, pas bien réveillé il faut dire..

Partie 2 :

Après vingt- cinq minutes de traversée revigorante, nous atteignons la berge où un mini- bus et notre guide dont j' ai oublié le prénom et que nous nommerons donc Graziela, nous attendent . Graziela nous accueille avec le sourire et nous enjoint cordialement mais fermement à prendre place dans le bus car la route jusqu'à Delphes est longue.Elle nous propose deux options de trajet:soit, nous prenons l'autoroute, monotone mais rapide, soit nous prenons des petites routes nous permettant de profiter d' un paysage plus typique et agréable, mais c'est un peu plus long : 2h30 environ à la place de deux heures.Passionnée par l' Histoire de son pays, Graziella nous propose gràce à ce deuxième itinéraire de faire un crochet par un site , non prévu dans l' excursion mais qui est le lieu d' un épisode important dans l' histoire de la Grèce: les Thermopyles.Ce nom, signifie "portes chaudes" en référence aux sources chaudes qui s' y trouvent .C' est là que s' est déroulée la fameuse baille des Thermopyles, symbole de la résistance des spartiates contre l' envahisseur.En effet,les Spartiates, emmenés par le roi Léonidas 1er, résistèrent, bien qu' inférieurs en nombre, jusqu' au sacrifice de leur vies, aux envahisseurs Perses et entrèrent ainsi dans la légende. Graziela attire notre attention sur le fait que contrairement à l' itinéraire par autoroute, cette deuxième option ne comporte pas d' arrêt aux toilettes possible!Comme les spartiates, nous avons un sacrifice à faire! Il nous faut choisir! Là, notre guide, certainement une descendante d' Aristote, part dans une improbable et surtout très longue explication philosophique sur l' impossibilité de faire plaisir à tout le monde. Au bout de quelques minutes, nous perdons les deux blondes : l' une s'endort, l' autre lève les yeux aux ciel, abasourdie par tant de fougue verbale, avant de se réfugier dans son portable. Ânes de Buridan, allons nous mourir d' envie de pipi ou d' inculture?... Non, à l' unanimité nous optons pour un bain dans l' histoire de la Grèce antique, nos vessies sacrifiées attendrons! Notre guide ravie, se lance dans un récit on ne peut plus détaillé des exploits de Léonidas, dont certains d' entre nous, comprennent pour la première fois que ce n' est pas uniquement le nom d' une marque de chocolats belges! La deuxième blonde marmonne que la guide " nous soûle! " et ferme les yeux en soupirant. Je sens que la journée va être compliquée...à suivre

Léonidas 1er (-540/-480)